J'ai pété une corde de ma guitare. Elle était vieille et abimée et pourquoi c'est toujours elle qui s'use le plus vite ? Pas de jeu de rechange. Fuck. Je vais devoir attendre pour jouer, attendre et j'ai pas envie, je veux maintenant, je veux m'enivrer de musique, hurler Fuck for-e-eeever, me péter les doigts, me péter les oreilles, les yeux la voix, je veux juste jouer encore une fois Roses en pensant à toi et après ce sera enfin fini, tu comprends, tu as cru j'ai cru ils ont cru il a voulu mais il n'y avait rien. C'est une histoire basée sur rien. C'est ça qui m'énerve, je crois, oui, je sais. J'en ai marre de ne pas savoir. J'ai envie que quelqu'un arrive, voilà. Voilà, c'est dit. Tous les soirs je rêve que quelqu'un arrive. Le mec que j'ai vu à la formathèque par exemple, auquel mes yeux se sont accrochés si fort. J'attends quelqu'un et je n'sais même pas qui, je n'sais pas non plus quand il viendra. Je sais qu'il ne viendra pas. On a pas rendez-vous, j'ai pas appelé à l'avance pour réserver, et puis le décalage horaire, vous savez. J'ai zappé. J'ai pété une corde de ma guitare et Robert Francis me tue depuis hier you know i'll keep on running. J'écris des articles qui ne veulent rien dire, auxquels personne ne répond parce qu'il n'y a rien à répondre, juste "tu es une pauvre folle", je sais, merci. Tant qu'à faire, puisque personne ou presque ne lit, article poubelle. Autant tout concentrer dans un seul même si ça n'a aucun rapport, ça m'évitera d'en refaire un, ou plutôt d'hésiter à en refaire un, mais j'ai besoin d'écrire merde ! Puisque je parle pas. Puisqu'on me demande pas. Quand je raconte à P j'ai l'impression que chez elle c'est pire que chez moi et je m'en veux un peu. Et quand je lui dis ce qui va bien, je la sens jalouse, je la sens qui se dit que j'ai de la chance d'avoir ça et qu'elle ne l'aura jamais, alors que c'est faux. Alors quoi ? Je me tais. Je me tais pour ne pas les embêter, j'ai tellement peur de leur faire mal, je ne veux pas qu'ils pensent que je me sers d'eux pour me soulager, c'est faux. Je leur offre une part de moi. Mais ils n'ont pas l'air de s'en rendre compte, personne ne s'en rend compte, hein ? Ca fait mal d'avoir à partager une douleur. Ce n'est pas ce que je leur demande. Ils ne comprennent pas, moi non plus.
En fait... Les gens ne savent pas écouter. J'aimerais simplement qu'on m'écoute. Sans forcément qu'on me DONNE SON PUTAIN D'AVIS ! Sans forcément qu'on m'aide à trouver une solution, qu'on me serve une solution sur un plateau. Si je leur parle c'est parce que j'ai besoin d'extérioriser, et parler me permet de remettre mes idées en place, d'avoir la tête plus claire après, pour pouvoir réfléchir par moi-même... Vous voyez ? Ils me donnent leur avis ils me donnent une réponse, ils croient que j'attends une réponse mais NON. Je ne veux pas de réponse, juste une oreille, une OREILLE ! Et je suis si influençable. J'en viens à prendre leur avis en compte, j'en viens à me dire "ouais, c'est vrai" mais non, ce n'est pas vrai, parce que ce n'est pas mon avis. Je ne dis pas que seul mon avis est le bon. Mais dans une situation telle que celle-là, dans la mesure où c'est mon problème, ce doit être mon avis. Je me persuade qu'ils ont raison, que je pense ce qu'ils m'ont dit, je me piétine de mon petit 38, je m'écrabouille du haut de mes 1m60, et je vais finir par disparaitre si je continue comme ça. Faut que j'arrête. Je clame haut et fort que je suis moi, et c'est vrai. Mais pas toujours. Pas toujours et je dois l'être jusqu'au bout, jusqu'au bout, réfléchir une milli-seconde avant de parler pour approuver à ce que quelqu'un a dit, me demander si je le pense, et me rendre compte que non. Allez. Je sais que je peux le faire.
(résolution 2011, en retard)