chachou

My home is your home !

Lundi 8 novembre 2010 à 21:46

J'étais en Italie avec un ami. Une belle après-midi, une place avec des dalles de pierre et une fontaine au centre. Je ne me rappelle pas de tout, juste que j'avais un appareil photo autour du cou et qu'il y avait du soleil. Une jolie fille passe, mon pote accroche son regard au sien, le voilà parti, en pensée... Là, je lui dis "On se retrouve ici dans deux heures", l'invitant à la suivre. "On avait dit qu'on serait libres." Il hésite, je le vois, il ne comprend pas, c'est si soudain, si inhabituel pour lui de se voir jeté comme ça dans la nature... "Et tu vas faire quoi, toi ?" "T'inquiète pas pour moi. Il y a toujours des choses à faire :)". Et il s'en va, le sourire aux lèvres, décalqué sur mon visage à moi aussi. Je le suis des yeux, il disparait à la recherche de sa belle, et je regarde autour de moi. De vieux magasins bordent la place, des enseignes usées par le temps, si belles... C'est un lieu de passage, en perpétuel mouvement ; des gens partout, des vieillards assis sur les terrasses de bistrots, des enfants jouant à même le sol, et c'est tellement de vie, tellement de bonheur dans un seul endroit... Je saisis mon appareil photo et clic, clic, clic, j'enchaîne les clichés, assise sur le rebord de la fontaine qui ruisselle doucement. Je suis tellement absorbée dans ma contemplation du monde que je ne vois pas le temps passer, et je vois mon ami revenir. "Tu es restée là tout le temps ?". Il s'inquiète, bien son genre tiens, pas capable de profiter de son bonheur, toujours à s'inquiéter pour les autres, et dans le cas présent... pour rien. "J'ai pris des photos, c'est magnifique ici !" Il ne comprend pas qu'on puisse réussir à ne pas bouger pendant plus de deux heures sans s'ennuyer une seule seconde. Il essaie, pourtant. Il me rappelle que nous devons rentrer à l'hôtel à l'heure prévue, que nous n'avons pas beaucoup de temps pour y aller, que la concierge va s'inquiéter... Je l'écoute d'une oreille discrète. "Tu veux pas que je te montre mes photos ?" Il faut dire que j'en suis fière, la lumière était parfaite, les gens parfaits, le cadre parfait. "Tout à l'heure, à l'hôtel". Mais j'insiste, je ne sais pas pourquoi, je n'ose pas trop m'affirmer d'habitude, surtout que je ne le connais pas tellement... Je veux lui montrer, maintenant. "Comme ça, tu pourras voir où ça a été pris, essayer de retrouver l'instant que j'ai photographié, tu comprends ? Que ça prenne forme dans ton esprit, avec le décor, tout ça..." Je ne sais pas pourquoi, mais tout à coup son visage s'illumine, il s'assied à côté de moi sur le bord de la fontaine et je lui montre mes photos. Dans l'ordre, c'est important. Il n'y connait rien en photo, il dit, mais il a l'air d'apprécier, il cherche avec moi, tiens, celle-là, c'était ici, sous ce lampadaire ; et celle-ci, là-bas non ? A ce balcon... Un bon moment de vie, où on se fiche bien de savoir ce que va penser la concierge, qu'il fasse déjà presque nuit et qu'une brise vienne nous caresser l'échine. "Il faudrait peut-être qu'on rentre, non ?" En effet, et on rentre. Je lui fais écouter cette chanson sur mon portable, et on passe dans une petite ruelle avec de part et d'autre des appartements qui nous cachent presque les étoiles. Une fenêtre est ouverte, en haut, et il nous parvient une mélodie, cette mélodie... La même chanson que nous écoutons en ce moment même. Je monte le son sur mon portable, lève mon bras le plus haut possible, que le son s'envole, c'est le destin, il faut qu'ils entendent, il faut qu'ils m'entendent ! "C'est le destin, il faut qu'ils entendent !" Il se moque gentiment de moi, mais au fond il trouve ça aussi incroyable, qu'on soit là, à ce moment, en train d'écouter cette chanson dans le silence de la nuit ; que cette fenêtre soit ouverte, à ce moment là, et que cette musique s'en échappe. Le son monte, monte, et finalement oui, ils entendent, une tête bouclée apparaît à la fenêtre et nous regarde, un large sourire aux lèvres. Je ne connais pas un mot d'italien, c'est mon ami qui sait, mais tant pis, c'est le destin, je crie "Hola, como esta ? Bonjourno !", ça me répond "Hello ! Si, si, musica, good ! Bonjour !". Il est français, ils sont français, ils sont plusieurs et nous disent de monter les rejoindre, je n'hésite pas une seconde. C'est le destin. Alors, on monte, mon ami sur mes talons, je cours dans les escaliers et il a peur que je tombe, il dit "Tu vas te casser quelque chose !", et moi "Vite, vite, il faut qu'on arrive sur la musique !", car elle tourne toujours. Et ça ne manque pas. On arrive sur le seuil, la porte s'ouvre, le bouclé nous tend les bras, je me jète dedans. WELCOME HOME
Par barbarisme le Dimanche 14 novembre 2010 à 11:36
La vita italiana. J'en rêve, j'en rêve, j'en rêêêêêve !
Mon sarouel n'a pas l'air cool, il EST cool :-)
Même s'il a subi les usures du temps et de ma négligence parfois, il tient le coup! :p
J'adore ton texte, ta description de la place, ça me paraît tellement... réaliste.
Par barbarisme le Dimanche 14 novembre 2010 à 11:38
Ca n'est pas tant la réflexion en elle-même qui m'a étonné, c'est surtout de voir que c'est une prof qui m'a dit ça. Quelqu'un qui ne me connaît pas qui dit ça, c'est très frustrant.
Je ne sais pas si c'est l'image que je renvoie aux gens en premier abord, ou bien si c'est qu'elle m'a mal jugé. ^^
Par paranoid.truth le Dimanche 16 janvier 2011 à 12:27
Les coïncidences, c'est toujours intriguant. Du coup, on se demande vraiment si cela en est où non...
Par http://www.whisperinggallery.nl le Mardi 28 juin 2016 à 5:15
Ce soir c'est la fiesta pour la plupart des gens.
 

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